prochaîne exposition

Prochaine exposition : Centre Musical International de Roussigny à Saint-Ulphace (Sarthe) du 17 mai au 2 juin 2024. Vernissage 17 mai 2024 18h.

Paysages du paysage 2013



Jardin exhaustique

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Un jardin suspendu ou exotique, Un jardin envahissant, total.
Le jardinier fait la sieste, la jardinière attendra ce soir.


Jeu de mains au jardin

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Les arbres crochus lancent leurs griffes vers les étoiles le soir
 quand Aucassin et Nicolette oublient leur sermon et se livrent à des jeux de mains.


Tour solidaire, 98x53

À la tour Solidor, Igor y dort seul mais voilà qu’arrivent les amis solistes et solaires.
Quelle fête !


Le Dourduf 2013 80x80

Un petit village côtier en face du château du Taureau. De l’autre côté de la baie de Morlaix, c’est le Léon.
 On y passe du soleil radieux au froid le plus gris. Mais les huîtres y sont incomparables !


Mont jaune lune blanche 75x55
Devant la porte de la mine d’or la lune trébuche et s’affaisse mollement



Vers Caudebec en Caux

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Avant les falaises, les vallons se creusent d’envies maritimes.


Au désert, une glace…
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-Garçon, après le dessert, l’addition s’il vous plait…
Ils s’en vont et réclameront un thé brûlant pour faire face à la nuit glaciale.


Bleu partout 2012 86x46

La nuit, tous les gens heureux sont bleus.


Ville vile vieille ville 80x80
Sous ses plus beaux atours, la plus belle des filles file la trame de son nouveau roman.
 Il s’agit d’une histoire de tours et de détours mais aussi d’amours.


C’est un peu une nuit en Californie, il y a longtemps

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En haut d’une colline, au dessus de la brume, les lumières ne s’éteignent jamais. Jamais il ne fait noir. Toujours, on attend.


Rome embrumée

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Pourtant, il faisait beau mais pas chaud sauf au fond de la cave près du Colisée, nous partageons une bouteille d’un vin du Trentino, un bon blanc sec après la visite de la Domus Aurea de Néron


Paysages du paysage

Avant je peignais des corps dans des paysages, aujourd’hui, je me contente de paysages.

En regardant la Joconde de Leonardo da Vinci, j’ai découvert un tableau dans le tableau. Derrière Mona Lisa, vous pouvez observer un paysage partagé en deux par le buste de la célèbre italienne. Deux parties qui semblent différentes et ne paraissent pas se compléter. Deux paysages imaginaires, ni toscan, ni romain, mais constitués d’éléments géographiques reconnaissables par tous : montagnes, collines, rivière, chemin, frondaisons. J’ai compris alors qu’on pouvait regarder différemment la nature et en proposer plutôt qu’une simple copie une interprétation forte d’une certaine expérience.

Je concevais déjà des paysages minimum que je construisais à partir de la seule ligne d’horizon. De part et d’autre, je disposais des couleurs chaudes et froides en contraste de complémentaires pour donner l’illusion de la profondeur et une lumière impressionniste.

Peu à peu, mes propres souvenirs de paysages sont venus perturber ce bel agencement et des bouts de Toscane se sont mêlés à des morceaux d’Écosse aussi bien qu’à des contrées imaginaires quand elles n’étaient pas issues du cinéma intérieur que l’on s’invente quand on lit un roman : ce fut le cas pour une série de peintures que j’ai réalisées autour du Rivage des Syrtes de Julien Gracq.

A l’heure actuelle, mes paysages sont constitués de fragments de paysages réels ou imaginaires, ils se construisent par strates mentales, un peu sur le modèle des couches géologiques et inventent une nature propre à mon univers mais ouverte au regard de chacun.

Pour cela, le tableau ne doit pas trop en dire, il faut laisser à l’intelligence du regardant le soin de créer son paysage intime : celui dans lequel il aura mis toute sa richesse personnelle. Pour ce faire, j’essaie d’abstraire les formes du paysage pour ne laisser que des déclencheurs d’images mentales.

Quand je titre un tableau Rome embrumée et qu’une personne me dit : Non, c’est le Luberon !, je prétends que nous avons, tous les deux, raison : elle, dans sa volonté de s’approprier ma peinture pour s’y reconnaître et moi en ce que cette œuvre est la résultante de ma propre culture.
Jean-Pierre Cavanna